Édito

Diversité mon amour

Il y a trois ans, une étape importante a été franchie : admettant un déficit de données objectives sur la place des femmes dans la culture, Pro Helvetia s’est engagée à le combler. Les résultats de l’étude préliminaire commandée dans la foulée sont parlants : en Suisse, les actrices culturelles sont clairement sous-représentées dans de nombreux domaines. Mais attention, de là à dire que la culture est une affaire d’hommes, il y a un pas qu’il ne faut pas franchir. Cela renvoie à la question, si simple et compliquée à la fois : un·e artiste, c’est quoi ? Et si être – ou se sentir – artiste était quelque chose de profondément intime, qui se passait à l’intérieur d’une personne, sans que cette appartenance au « monde de la culture » n’ait à être validée par une production, une reconnaissance extérieure ou un talent ?

Libéré de ces critères, on pourrait postuler que puisque notre pays compte statistiquement autant d’habitantes que d’habitants – et même un peu plus – le nombre d’artistes femmes, intersex, trans ou non binaires est au moins égal, voire supérieur, à celui des hommes cisgenres.

Reste que sur le terrain, les femmes de culture demeurent beaucoup moins visibles que les hommes et ont plus difficilement accès à certains champs d’activités, notamment au niveau professionnel. Plusieurs articles à découvrir dans cette édition du magazine, côté CultureEnJeu, le montrent. Ces femmes, il est donc important de mieux les mettre en lumière. C’est ce que fait infatigablement l’association Helvetia Rockt dans le domaine de la musique. Nous aussi, nous souhaitons apporter notre contribution à ce combat. Par exemple en publiant une playlist montrant la diversité et la vivacité de la production féminine en Suisse.

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De l’art et des femmes en soldates sans armure

Les femmes, l’art et la culture en Suisse.
Des chemins fertiles et pourtant minés en toile de fond. Et de la beauté d’autant plus combattante.

Chronique : Christophe Gallaz, écrivain et chroniqueur

Les chemins minés constituent ce qu’on appelle, à l’heure des journaux télévisés, la situation des femmes dans le monde. Qui sont écrasées à tous égards en Afghanistan comme en Iran, deux États emblématiques sur ce point. Quisont tuées en tous lieux pour cause de féminicides. Qui sont battues partout et largement disqualifiées sur les plans économique et financier, jusqu’en notre Suisse assez vertueuse en surface pour être pétrie d’hypocri- sies subséquentes déployées sur les plans de la protec- tion environnementale ou de la neutralité politique.

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Aujourd’hui, l’ennemi, c’est le canapé

Après un an d’arrêt, la revue CultureEnJeu a redémarré fin 2022. Selon le cinéaste Frédéric Gonseth, président du comité de l’association éponyme, la mission du magazine est plus actuelle que jamais

Interview : Patricia Michaud, journaliste

La première édition de CultureEnJeu a paru en 2004, portée par une association créé deux ans plus tôt. Dans quel contexte est née cette dernière ?

Tout est parti du projet fédéral de révision de la Loi sur les loteries et les paris. Nous pensions que la Loterie Romande (LoRo) était menacée de disparition. Or, la LoRo constitue une importante source de soutien pour les milieux culturels. Il s’agit d’un organe non-étatique, qui al- loue des montants substantiels, tous secteurs confondus et sur la durée. En Suisse romande, c’est par ailleurs la seule instance supra- cantonale – hors-RTS – d’aide à la culture.

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Culture de l’inégalité

On le pressentait. Une étude commandée par Pro Helvetia le confirme. En Suisse, les femmes sont sous-représentées dans de nombreux domaines de la culture. Elles reçoivent par ailleurs moins de prix – et moins d’argent – que les hommes.

Compte rendu : Patricia Michaud, journaliste

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« Nous devons arrêter de poser la perfection en référence »

Jeanne-Lucie Schmutz est entrée dans le monde du théâtre par la régie et la scénographie, au début des années 2000. La technique est alors chasse gardée des hommes. Devenue par la suite active dans la communication et l’administration d’institutions culturelles, elle occupe actuellement un poste de chargée de projets au sein de Corodis, la Commission romande de diffusion des spectacles. Elle a donc longuement expérimenté les relations de genre dans le milieu culturel.

Interview : Sophie Roulin, journaliste

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La technique, une affaire de mecs

Les métiers techniques de la culture restent majoritairement un giron masculin. La tendance est à un meilleur équilibre chez les techniscénistes, mais d’autres professions évoluent peu. Sans compter un environnement parfois fermé propre à décourager celles qui seraient tentées par l’aventure.

Enquête : Loïc Delacour, journaliste

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La longue marche pour la sauvegarde de la culture

La revue CultureEnJeu émane d’une association créée en 2002. Cette dernière visait à sauver la Loterie Romande, en particulier, et les ressources de la culture, en général, face à une marchandisation qui menaçait ses moyens et ses contenus. Retour sur 20 ans de lutte.

Rétrospective : Marco Polli, professeur retraité et comédien actif

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Davantage de culture sur les murs

Le 12 mars marque une première mondiale à Genève : les citoyen·ne·s s’expriment dans les urnes sur la publicité par voie d’affichage. Soutenue par de nombreux jeunes activistes, l’initiative « Genève Zéro Pub » pourrait servir de tremplin aux annonces culturelles, caritatives et associatives.

Tribune libre : Emmanuel Deonna, député PS et critique indépendant

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La playlist

Des pionnières Liliput/Kleenex au succès international de Sophie Hunger, des rimes de La Gale aux collages d’Oy, de la DJ Water Lilly à la batteuse Béatrice Graf (Ester Poly) ou la bassiste Anita Rufer (Disco Doom), la musique suisse doit beaucoup à ses musiciennes, originales, explosives, aventureuses. La preuve par quinze.
Par Christophe Schenk, journaliste à la RTS