La culture suisse à la sauce UDC

Numéro 16 – Décembre 2007

« La motivation d’un bon journaliste doit être de montrer la réalité et non de faire triompher son point de vue politique et de traîner dans la boue des personnes ou des partis qu’il n’apprécie pas », précise l’UDC dans sa plate-forme électorale 2007-11. Ciné-Bulletin, au lendemain de la poussée de ce parti, reproduit donc impartialement des extraits de son credo culturel : « (…) Toute culture d’État (tout comme la subordination au dirigisme culturel de l’Union européenne) met en danger la liberté et la diversité culturelles et conduit à des relations proches de la corruption entre politiciens et artistes. Il convient en revanche de soutenir de manière ciblée et de favoriser sur le plan fiscal le mécénat privé. La culture n’est en principe l’affaire ni de la Confédération, ni des cantons, ni des communes. La culture est essentiellement l’affaire de la culture.

(…) En matière de politique culturelle et, en particulier, d’encouragement du cinéma, il faut se demander si c’est la ligne étatique ou au contraire la ligne libérale qui s’impose. Il ne faut pas confondre la remise en question ou la suppression de subventions ou de subsides avec la censure. » En bref, l’UDC « est favorable à une culture vivante et libre et s’oppose à toute culture étatique ; souhaite favoriser sur le plan fiscal le mécénat privé ; s’engage pour une répartition des contributions à la culture sans discrimination de la culture populaire ; s’oppose à ce que l’État privilégie la création artistique de gauche et les structures d’encouragement enchevêtrées ». Questions : comment et qui va déterminer la couleur politique de la création ? Va-t-il falloir greffer une puce électronique à tous les artistes pour imprimer dans leur chair leur identité partisane ? Problème : comment faire avec les clandestins, c’est-à-dire les moutons rouges infiltrés à droite et les boucs blancs infiltrés à gauche ?