Art & photographie, ouverture du dossier
Pour ouvrir ce dossier, CultureEnJeu a donné la parole à Anne Cuneo qui retrace le chemin de la peinture à la photographie, celui de l’unicité à l’ubiquité. Joël Aguet explore ensuite l’intérêt et la difficulté de capter « les arts vivants » afin d’en garder une trace. Enfin la rencontre avec un directeur de musée de la photographie, trois photographes et la cheffe photo d’un hebdomadaire complète cette réflexion sur l’art et la photographie.
L’instant de ma mort, photographies de Steeve Iuncker,
2012, tirage Fresson quadri charbon
à partir de négatif couleur 4/5 inch,
100 x 83 cm, cadre acier ciré,
reproduction d’originaux
« Ce diptyque, ainsi que les 35 autres qui composent l’ensemble de mon travail sur ce thème, ont été réalisés en deux temps. Une première prise de vue est opérée au moment même de l’arrivée sur les lieux, selon un cadrage semi-spontané, très proche du premier « coup d’œil ». C’est après le retrait du corps qu’est prise la deuxième photo. À peu près du même point de vue, selon un cadrage assez voisin. Dans la présentation en diptyque, l’image seconde semble photographier l’absence du corps, comme traquant sa persistance subliminale, son écho auratique. Dissociée, elle perdrait tout ou beaucoup de sa dimension tragique. »
« Cette confrontation récurrente à la mort, à la solitude du mort, à l’absolue déréliction du cadavre ne saurait se surmonter – manière de supporter cette vision – par la seule mécanique des gestes du photographe. J’ai résolu d’en faire l’objet d’un travail méthodique et continu. »
Steeve Iuncker