Globalisation – Tout savoir, rien comprendre

Numéro 4 – Décembre 2004

Au moment où la tension au Moyen-Orient est à son comble, où l’Afrique est en proie à de nombreux conflits, où la Chine s’affirme comme une puissance mondiale incontournable, où l’Europe réfléchit sur la nature de ses relations avec les USA, où la géopolitique de l’Europe de l’Est se modifie, les relations internationales ont plus que jamais besoin du dialogue interculturel. A l’heure de la globalisation, la culture a un rôle particulier à jouer au sein des relations internationales. La globalisation a certes permis à l’information de circuler comme jamais auparavant, mais elle n’a pas renforcé la compréhension entre les peuples. Au contraire, les tensions et les conflits se sont même accentués. La confiance ne se construit pas uniquement sur l’information, mais aussi sur la connaissance de l’autre. Le sentiment d’insécurité qui s’est installé au sein de la communauté internationale ces trois dernières années s’explique en partie par un manque de compréhension culturelle entre les États.

La notion de sécurité par exemple, terme central des relations internationales de nos jours, ne revêt pas du tout le même sens dans le monde. Tandis que le Nord se préoccupera de sécurité sociale ou de lutte contre le terrorisme, le Sud se préoccupera davantage de sécurité alimentaire ou de lutte contre le Sida. Connaître et comprendre ces différences indissociablement politiques et culturelles permet d’affiner et de recontextualiser les politiques de sécurité menées par les États. La stabilité des relations internationales dépend certes des variables économiques et politiques, mais nous devons être conscients que celles-ci ont besoin de connaissance culturelle réciproque pour opérer. Dans un tel contexte, nous sommes persuadés que la culture est un instrument stabilisateur, l’un des facteurs qui peut contribuer à établir une confiance durable entre les États.