Édito n°43, septembre 2014

Numéro 43 – Septembre 2014

La culture (mal)traitée par les médias ? Certes, il y a quelques années encore, les quotidiens consacraient davantage de place à la culture dans les « Mag », les pages culturelles du samedi ou celles du mercredi réservées au cinéma. Et la télévision n’hésitait pas à dédier à la culture quelques émissions bien construites quoique de diffusion tardive. Je ne dis pas qu’elles n’existent plus, mais elles ont été réduites à l’os.


La chute des recettes publicitaires, mais aussi la volonté ou l’exigence de faire avant tout du chiffre, en reléguant un peu légèrement en arrière plan la dimension de service public, sont passées par là. On a tendance à dire qu’il y avait autrefois une plus grande diversité d’informations car il y avait davantage de groupes de presse. Cela n’est pas exact. On oublie qu’une grande partie de la presse américaine était en main de William Randolph Hearst dans les années 1920. Le groupe de Robert Hersant occupait la France de 1970 et celui de Robert Maxwell l’Angleterre de 1980. Quant au début du XXIe siècle, en Australie, aux États-Unis et en Angleterre, une très grande partie des médias passait sous les fourches caudines de Rupert Murdoch. Rien de nouveau.

Le principal problème aujourd’hui est que l’on trouve presque partout la même chose, les mêmes nouvelles, les mêmes données formatées, prêtes à la consommation. Du cuit rapidement au micro-ondes ayant perdu le goût d’une communication ou d’une information réfléchie et mijotée à petit feu avant d’être servie.

Mais le journaliste, le lecteur ou le consommateur doivent avoir plus de courage et se donner la peine de faire un effort pour aller chercher, dans les méandres de l’actualité diffusée sur internet et autres moyens sociaux, des informations, des points de vue, qui ne sont pas nécessairement mis en avant par les principaux véhicules de presse. Le plaisir de chiner. Un peu comme un voyage. Le temps est plus long mais ce parcours plus personnel peut réserver de bonnes surprises.

Ne pas se contenter des Brèves des journaux gratuits qui ont la longueur d’une légende d’illustration ou du journal télévisé dont souvent la teneur des interviews ne dépasse pas les 45 secondes.

Sortir de sa léthargie et de sa paresse. Faire le choix citoyen de bouger, de chercher et de ne pas attendre que les médias et les grands circuits de distribution vous livre tout et tout de suite.