Le jazz en terre helvétique

Numéro 39 – Septembre 2013

Au fil du temps, cette musique a trouvé une terre d’accueil très ouverte dans notre pays. Du nord au sud et d’est en ouest, quelque soit la région linguistique, de nombreuses initiatives ont mis le jazz en vedette et ont permis aux talents locaux de se faire connaître.

L’historique Jazz Festival de Zurich constitua fidèlement, année après année, de 1951 à 1973, le lieu quasiment œcuménique de rassemblement et d’échanges de tout ce que la Confédération helvétique comptait comme musiciens de jazz par le biais d’une saine et confraternelle compétition.

Des associations à caractère plus ou moins syndical regroupent régionalement musiciens et jazz fans : MKS (Musik Cooperative Schweiz) à Zurich, AMR (Association pour l’encouragement de la Musique improvisée) et AGMJ (Association Genevoise des Musiciens de Jazz) à Genève, Onze+ (Association pour l’encouragement des musiques créatives et d’improvisation) à Lausanne.

Sans oublier tous les festivals passés ou présents qui ont quadrillé le territoire : les festivals de Willisau, de Lugano, d’Ascona, de Bâle, de Langnau, de Berne, de Nyon, à Zurich le No Jazz Festival, à Genève l’AMR Festival, le Festival du Grand-Lancy, Cully Jazz, Montreux Jazz, JazzOnze+ Festival Lausanne, Auvernier Jazz, Parade du Jazz de Fribourg, Festival de Jazz St-Moritz…

On ne trouve pas de mouvement spécifique en Helvétie, mais un riche parterre d’individualités.

Que l’on pense enfin aux clubs qui présentent trois à quatre concerts par semaine tout au long de l’année : Chorus à Lausanne, le Sud des Alpes et la Sportive à Genève, la Spirale à Fribourg, le Moods à Zurich, le Bird Eyes à Bâle… Des musiciens à la notoriété maintenant internationale sont nés et se sont révélés ici : les percussionnistes Pierre Favre et Daniel Humair, les pianistes Irène Schweizer, Jean Bionda et Georges Gruntz, le trompettiste Raymond Court, le contrebassiste Erich Peter. Plus récemment les pianistes François Lindemann, Jacques Demierre, Thierry Lang, Nick Bärtsch, Colin Vallon, les trompettistes-buglistes Franco Ambrosetti, Matthieu Michel, les saxophonistes Andy Scherrer, Ohad Talmor, George Robert, les contrebassistes Léon Francioli, Popol Lavanchy, Heiri Känzig, l’arrangeur chef d’orchestre Mathias Rüegg, les chanteuses Suzanne Abbühl, Joy Frempong, les clarinettistes-saxophonistes Hans Koch, Nunusse Bourquin, Don Li, Urs Leimgruber, les percussionnistes Lukas Niggli, Norbert Pfammatter, Fredy Studer, Marcel Papaux, et plus récemment encore le vibraphoniste Jean-Lou Treboux…

Malgré l’exiguïté de son territoire et une population relativement modeste sur le plan démographique, la Suisse constitue un terreau fertile pour cette musique. Sa situation au cœur de l’Europe en fait une plaque tournante séduisante pour les initiatives musicales et un lieu de résidence privilégié pour les musiciens.

On ne trouve pas de mouvement spécifique en Helvétie, mais un riche parterre d’individualités. Cependant grâce aux collaborations, aux projets internationaux pratiqués par certains musiciens et à l’action structurante des conservatoires qui se sont largement ouverts au jazz ces dernières années, ces artistes laissent apparaître une volonté de travail collectif au sein de la nouvelle génération qui pourrait bientôt se rattacher aux courants internationaux les plus novateurs.