Table ronde imaginaire autour d’une revue de presse

Numéro 18 – Juin 2008

Culture : de quoi parle-t-on ?

«La culture est devenue une évidence, elle nous entoure partout et sous toutes ses formes. Elle nous laisse plutôt tranquille au lieu de provoquer nos émotions et nos esprits, ce que, moi, j’associe au grand art. Les arts sont devenus éphémères, un accessoire que les politiques locales réduisent trop souvent à du marketing touristique, et les milieux dominants à des formes de rituels. Quant au fait de servir son propre corps électoral, qu’il soit de gauche ou de droite, avec des subventions culturelles, il ne s’agit là pas encore d’une politique culturelle.»
Pius Knüsel
in Le Temps 01.04.08

«L’importance de la cul­ture dépasse de loin le simple divertisse­ment ou l’émotion esthé­tique. Convenablement conçue, la culture peut ser­vir à la cohésion nationale et à l’ouverture sur le monde. Elle peut anticiper et dénouer des conflits politiques qui proviennent de l’affrontement de pulsions émotionnelles antagonistes. […] La culture est donc bien plus que ce que l’on croit, ni un luxe, ni une activité facultative, ni le lieu d’une critique nihiliste à l’égard des institutions. On aimerait que l’État fédéral s’en convainque et s’en inspire.»
Jacques Neirynck
in Le Temps 03.04.08

«Ni les lois, ni les con­­ventions, ni le marché ne suscitent la cré­a­ti­vité. Pour avoir du sens, la culture a besoin d’audace, et pour avoir de l’audace, les artistes ont besoin d’un accompagnement intelligent et positif. Si le fédéralisme n’autorise ni vision ni risques, souhaitons aux villes et aux cantons de continuer à investir dans la créativité exceptionnelle des artistes d’une Suisse nouvelle. Le terreau est fertile, mais Berne est si loin.»
Michèle Laird
in Le Temps 08.04.08

Culture : élément identitaire de rassem­blement et diversité culturelle ?

«Les États ont le droit sou­verain d’adopter des mesures et des politiques pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles sur leur territoire » dit un article crucial de la convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle.
L’accord n’entend pas limiter le commerce des biens et services culturels. Il veut au contraire favoriser le respect du principe d’ouverture vis-à-vis des autres cultures. C’est pourquoi, à la notion statique de « protection », nous préférons le concept dynamique de « promotion » de la diversité culturelle. Cette notion a été introduite d’ailleurs dans le titre de la convention à la suggestion de la Suisse. En fait, il s’agit du principe de la responsabilité publique, qui ne peut s’exercer que dans un équilibre raisonnable entre État, Économie et Société.
Une politique culturelle vouée au principe de la diversité ne réduit jamais la liberté de choix, bien au contraire, car en soutenant les produits de niche qui se situent en dessous du seuil de rentabilité, elle jette les prémisses d’un choix véritable. Prenons l’exemple de notre politique du cinéma : l’encouragement du film suisse renforce l’intérêt du public pour le cinéma en général. Les spectateurs ne regardent pas moins de films américains lorsque la production nationale est subventionnée. Ils vont plus souvent au cinéma, et c’est bon pour la culture ! […] Il faut une politique culturelle complète, qui ne se borne pas à trouver et distribuer des moyens aux arts, mais qui promeuve aussi le débat public sur les cultures et offre à la création culturelle des conditions-cadres favorables.»
Jean-Frédéric Jauslin
in Le Temps 27.03.08

«La culture, c’est essentiel, il ne faut jamais l’oublier. Le théâtre, les concerts nous aident à survivre dans ce monde moderne, frénétique, dominé par l’économie. Sans culture, nous n’aurions plus de repères, nous n’arriverions simplement plus à vivre ensemble et notre monde s’effondrerait… La musique, la littérature ont façonné notre société, c’est notre patrimoine social. Il faut absolument le conserver. S’il venait à disparaître, ce serait une catastrophe.»
Tobias Richter interviewé par Olivier Toublan
in L’Hebdo 15.5.08

«La diversité des valeurs culturelles constitue une richesse. Nous devons préserver cette diversité d’autant plus que c’est à travers la diversité que l’innovation et la concurrence des idées se nourrissent et se renforcent. L’économie de marché, comme la démocratie libérale, comme la culture, sont des systèmes ouverts. Lorsqu’ils ne sont plus capables d’évoluer, d’assimiler des éléments extérieurs, ils meurent. […]
Diversité culturelle, identité nationale et ouverture : cette problématique présente un intérêt tout particulier pour un petit pays comme la Suisse. Et cela, tout particulièrement dans la période actuelle, qui est marquée par un débat politique de fond entre deux conceptions de la Suisse. D’un côté, les tenants de l’ouverture poli­tique, économique et culturelle, dont je suis évidemment, veulent un renforcement de l’intégration au niveau du continent et une ouverture à l’ensemble du monde. De l’autre, les partisans d’une Suisse qui pensent défendre farouchement son identité, son indépendance, sa neutralité, ses valeurs traditionnelles en faisant obstacle à presque toutes les étapes de l’ouverture, en rejetant les innovations culturelles et parfois en rejetant simplement l’autre, celui qui est différent par la langue, par la religion, par la culture.
Tous pensent, et je partage cette conviction, que l’identité nationale doit être renforcée et maintenue dans un pays. Le plus souvent, les choses sont simples. Dans la plupart des pays, l’identité nationale se nourrit d’une expérience historique commune, de traditions, d’une langue commune, d’une culture partagée. […] Notre pays n’a ni langue commune, ni tradition commune, ni, le plus souvent, une histoire commune. Où est donc notre identité nationale ? Sur quoi repose-t-elle ? […]
Tout bien considéré, ce qui unit les Suisses et les Suissesses le plus profondément est une conviction nourrie par l’expér­ience historique que le bien-vivre commun réside dans la recherche de solutions consensuelles et pragmatiques. À mon sens, ce qui fonde l’identité nationale, c’est la conviction que le « vivre ensemble » doit être bâti sur :

  1. La recherche d’un compromis constructif qui prend en compte la diversité des êtres et des intérêts ;
  2. Une ouverture volontariste envers l’autre, celui qui est différent par la langue, son origine ou ses intérêts ;
  3. Un effort d’intégration continu, tenace et efficace. L’identité de la Suisse trouverait sa source dans une culture, une méthode pour vivre ensemble, plutôt que dans l’essence, la personnalité profonde et immuable du pays.»

Pascal Couchepin
in Le Temps 16.05.08

Quel rôle pour l’État fédéral et quels instruments pour encourager et promouvoir la Culture ?

«À quoi sert une subvention ? La réponse est simple : dans le domaine de la culture comme dans celui de l’économie ou de la recherche, une subvention sert à encourager la prise de risques. Car c’est précisément de cette prise de risques que naissent les plus grandes œuvres culturelles, économiques ou scientifiques. Comme tout autre organisme de financement, Pro Helvetia est un rouage fondamental du processus de création artistique. La fondation en partage les réussites comme les échecs. […] Aujourd’hui, les villes foisonnent de projets culturels de qualité. Peu à peu, le professionnalisme remplace l’amateurisme qui a dominé la gestion culturelle depuis les années septante. En matière de financement, les milieux culturels cherchent des alternatives au soutien étatique, comme le prouve le développement considérable des partenariats public-privé dans ce secteur. Chaque jour, la Suisse suscite un peu plus l’attention internationale par l’excellence de ses formations, de ses infrastructures, de ses architectes, graphistes, éditeurs, chorégraphes ou par la richesse de son folklore. La relève se développe enfin au sein du pays sans fuir inévitablement vers les capitales européennes. Mai 68 et ses slogans ont vécu. Le XXIe siècle ne supportera pas plus les utopies que l’immobilisme. C’est un siècle placé sous le signe de l’intelligence, de l’ouverture et de la vitesse.»
Stefano Stoll
in Le Temps 26.03.08

«Est-ce bien le rôle de la politique d’organiser la culture ? N’a-t-on pas dans ce pays suffisamment d’artistes qui prouvent chaque jour leur force, leur ambition, leur passion ? Non ! Les artistes n’ont besoin que d’encouragement, qu’il soit financier, mais surtout, et c’est un élément fondamental, les artistes ont besoin d’être aimés, soutenus et admirés.»
Patrick Peikert
in Le Temps 07.04.08

«En Suisse, on ne plaisante pas avec l’appartenance identitaire, ré­gionale ou locale. La Constitution fédérale le précise bien : la culture, l’instruction publique, la fixa­tion des langues officielles, la réglementation des rapports entre l’Église et l’État, la protection de la nature et du patrimoine sont du ressort des cantons, auxquels incombe aussi par exemple l’aménagement du territoire. Pas étonnant dès lors que, dans ces domaines de souveraineté cantonale, il faille habituellement compter une bonne décennie entre la délégation constitutionnelle de compétences partielles à la Confédération et l’adoption par les Chambres de la loi fédérale correspondante. Dans le cas de la culture, présente dans la Constitution depuis 1999, tout laisse prévoir que douze ans suffiront à peine à mettre sous toit la législation d’application concernant – outre les musées et collections suisses – l’encouragement de la culture (LEC) et la fondation Pro Helvetia (LPH). […]
Sur cette toile de fond, quelle(s) loi(s) écrire ? Quelle définition de la culture prendre pour référence ? Quels objectifs assigner à la politique culturelle fédérale ? Quelles compétences attribuer aux diverses instances ? Voici les principaux éléments qui pourraient former le noyau dur d’un programme législatif fondé sur l’article 69 de la Constitution fédérale :

  • reconnaissance de la culture au sens de l’Unesco, qui englobe les arts et lettres, mais aussi les modes de vie, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ;
  • définition de « l’intérêt national » justi­fiant l’intervention à titre subsidiaire de la Confédération, par son Office fédéral de la culture (OFC) ou via Pro Helvetia, ainsi que de « l’expression artistique et musicale » à encourager, « en particulier par la promotion de la formation » ;
  • affirmation de l’autonomie de Pro Helvetia, l’autorisant à déterminer ses propres objectifs stratégiques et ses critères d’octroi ainsi qu’à faire ses choix librement en matière d’aides financières à des tiers ;
  • attribution des compétences de l’OFC, qui formule la politique culturelle de la Confédération et assume le pilotage général des activités menées à l’extérieur de l’administration, notamment par les musées nationaux et le cas échéant par une instance ad hoc pour le cinéma ;
  • répartition des tâches de promotion entre l’OFC d’une part, qui encourage les artistes comme personnes (bourses, prix, distinctions), et Pro Helvetia d’autre part, qui soutient leurs œuvres (création, diffusion, échanges, médiation) ;
  • prise en compte de la diversité culturelle et linguistique régnant en Suisse, qui appelle une attention particulière aux minorités (ex : gens du voyage) et aux personnes ayant des difficultés de lecture […] (lutte contre l’illettrisme).

La question de savoir si un tel programme minimum doit s’inscrire dans une ou deux lois fédérales importe moins que son contenu. Cette évidence ne dispense pas de porter attention à deux aspects certes formels, mais à haute valeur symbolique. D’abord, le statut de fondation de droit public reconnu en 1949 à Pro Helvetia implique son inscription dans une loi spéciale, ou à défaut une mention expresse dans le titre d’une loi générale. Ensuite, la législation fédérale en matière d’encou­ragement de la culture ne peut se contenter d’organiser les activités dans ce secteur essentiel ; elle doit impérativement formuler une véritable vision politique, exprimant les aspirations du législateur – et de ses électeurs – pour l’avenir d’une Suisse riche de sa diversité culturelle et de la créativité de ses artistes.»
Yvette Jaggi
in Le Temps 13.05.08

«Le succès de l’encouragement à la culture de ces trente dernières années met en danger ce même système d’encouragement. Nous encourageons – telle est mon allégation – de manière trop large, trop de choses et trop de projets, qui deviennent en fin de compte insignifiants, voire trouvent leur fin en soi.»
Pius Knüsel
in Le Temps 01.04.08

Le subventionnement culturel en Suisse est-il malade ?

« Sur le fond, je suis d’ac­cord avec lui. Même si le diagnostic est exagéré, sans doute volontairement d’ailleurs. Le subventionnement culturel souffre de plusieurs maux : la dispersion des ressources disponibles d’abord, la complexité des mécanismes d’attribution ensuite, et, enfin, le manque d’ambition et de clarté dans le choix des objectifs de politique culturelle. Ces trois éléments sont la conséquence directe de notre système politique.
La Suisse n’a pas à rougir de ses artistes. Si l’on osait parler de proportionnalité dans ce domaine, on aurait sans doute d’aussi bons « résultats » que d’autres. Ce qui est en question ici, c’est le soutien et la mise en valeur de propos forts, critiques, créatifs, qui restent finalement assez rares et sont immédiatement combattus. On a beaucoup parlé de « l’affaire Hirschhorn » mais pensons à la « machine à Tinguely », en 1964 : à tous ces notables qui la jugeaient trop progressiste ont répondu les milliers de visiteurs qui l’ont adorée…
Les carences sont évidentes en revanche sur le plan du développement des activités culturelles et artistiques. L’exemple de la loi fédérale sur l’encouragement de la culture (LEC), en discussion actuellement, est probant. Son inconsistance prouve que ce pays ne fait pas de la culture un enjeu essentiel de notre société. Et qu’il pense davantage à s’en laver les mains qu’à lui offrir des perspectives stimulantes.»
Patrice Mugny interviewé par Lisbeth Koutchoumoff
in Le Temps 04.04.08

Les critères de sélection dans l’attribution des subventions dénotent-ils d’un manque d’ambition ?

«Pro Helvetia aimerait beaucoup s’adonner à une sélection plus drastique. Mais comme personne ne sait de quelle manière définir des critères pour un choix plus sévère, tout reste en suspens. Notre Office fédéral de la culture réduit la politique culturelle à la politique financière. L’enthousiasme porté aux futures lois sur la culture est plus que restreint. Ces lois expriment avant tout l’incertitude autour du rôle à venir de l’art et la culture dans notre société.»
Pius Knüsel
in Le Temps 02.04.08

«Nous sommes au cœur du sujet : si l’am­bition est d’arroser pour fertiliser une forme de « paix sociale » – pas de contestation, pas d’éclats –, alors il ne faut rien changer. L’arrosoir suffit à satisfaire l’ambition. Si, en revanche, l’ambition est de soutenir en priorité le meilleur, il est clair que les mailles du filet sont trop larges. La question est d’admettre qu’il s’agit alors d’opérer des choix, forcément douloureux pour certains. Et qu’ils ne correspondront pas forcément à ce que le public attend. […] Car cette politique de l’arrosoir n’est pas tant décriée que cela. La preuve en a par exemple été donnée par le monde des danseurs qui a explicitement préféré des subventions réduites à 70% du montant demandé afin de permettre à plus de compagnies d’en bénéficier. Je le répète : ce sont les contraintes du processus démocratique qui, en matière de culture, agissent la plupart du temps pour préserver l’ordre social davantage que pour soutenir ou favoriser la créativité. Cela ne doit pourtant pas nous décourager d’opérer des choix. Dans les domaines du théâtre et du cinéma, nous n’arrosons plus et accordons, ou refusons, ce qui est demandé. Conséquences : davantage de refus et un nombre croissant, auprès de nos services, de demandes de justification, de recours, d’incompréhensions…»
Patrice Mugny interviewé par Lisbeth Koutchoumoff
in Le Temps 04.04.08

Quelle couverture sociale pour les artistes ?

«Ils sont clarinettiste de jazz, comédien, chorégraphe, peintre, danseuse, violoncelliste ou chef opérateur. Ils aiment leur travail et ont choisit de vivre avec pas grand-chose pour pouvoir l’exercer sans trop de contrainte. […] S’ils assument leur quotidien parfois précaire, s’ils reconnaissent tout de go que le chômage finance pour une part la création en Suisse, ils disent leur difficulté d’économiser pour l’avenir. Plus amèrement, ils se sentent rejetés d’un système social de solidarité qui n’est pas fait pour eux, puisqu’ils sont pour la plupart indépendants ou soumis à des contrats de très courte durée. […] Jusqu’ici, la Confédération, consciente depuis les années 1970 que la sécurité sociale des acteurs culturels est lacunaire, a abordé la question par différents offices, écrit des rapports, mais elle n’a rien réglé. […] Mais une prise en charge plus sérieuse et massive du problème par exemple en inscrivant un article sur le statut social dans la loi sur l’encouragement de la culture, serait un geste fort.»
Christine Salvadé
in Le Temps 19.04.08

«La plus grande lacune [des projets de loi sur l’encouragement à la culture et sur Pro Helvetia] est sans doute celle de la protection sociale des artistes qui est ignorée. Même si ces lois ne sont pas le lieu de la développer, elles devraient au moins signifier que c’est la charge de la Confédération de l’organiser dans le cadre de la législation sociale. Une carrière d’artiste est celle d’un indépendant ou d’un salarié précaire que les lois générales ne protègent guère. Dès lors, la création artistique, ample et généreuse en Suisse, repose sur le sacrifice de nombreuses personnes, passionnées par leur métier au point de supporter ce qu’il faut bien appeler la misère. Est-il digne d’un pays riche de tolérer cette situation, de ne pas soutenir ses artistes, de se reposer sur le préjugé classique de la misère comme terreau fécond de la création ?»
Jacques Neirynck
in Le Temps 3.04.08

«Dans l’aisance économique ambiante, les revendications matérielles des milieux culturelles se font plus discrètes, presque inaudibles. À peine quelques jérémiades individuelles érigées en problèmes de société. Il n’empêche : le problème de la sécurité sociale des acteurs culturels, auxquelles l’assurance chômage tient trop souvent lieu de revenu temporaire ou complémentaire, n’en reste pas moins entier. Et le restera tant que l’Office fédéral des assurances sociales refusera de considérer le cas bien particulier des professionnels des arts et du spectacle. Au reste, les acteurs culturels semblent s’accommoder de la réglementation actuelle et plutôt satisfaits des politiques menées sur le terrain, principalement par les collectivités publiques, villes et cantons, ainsi que par la fondation Pro Helvetia, soutenue par les loteries qui rappellent présentement toute leur utilité avec l’initiative populaire Pour des jeux d’argent au service du bien commun.»
Yvette Jaggi
in Le Temps 13.05.08


Nous remercions pour leur participation virtuelle à cette table ronde (par ordre d’apparition) :

  • Pius Knüsel, Directeur de Pro Helvetia
  • Jacques Neirynck, Conseiller national PDC, membre de la Commission science, éducation et culture
  • Michèle Laird
  • Jean-Frédéric Jauslin, Chef de l’Office fédéral de la culture
  • Tobias Richter, Directeur du festival Septembre musical de Montreux-Vevey
  • Pascal Couchepin, Président de la Confédération
  • Olivier Caillet
  • Stefano Stoll, Délégué culturel de la Ville de Vevey
  • Patrick Peikert
  • Yvette Jaggi, Ancienne présidente de Pro Helvetia
  • Patrice Mugny, Conseiller administratif en charge de la culture à Genève
  • Christine Salvadé, Cheffe de la rubrique culturelle au journal Le Temps