L’engagement culturel de la SSR

Numéro 53 – Mars 2017

L’article 2 de la Concession octroyée à la SSR par le Conseil fédéral décrit son mandat de programme. Il est révélateur que le mandat culturel soit mentionné juste après le mandat d’information. Ainsi, la SSR contribue « au développement de la culture, au renforcement des valeurs culturelles du pays et à la promotion de la création culturelle suisse, en tenant particulièrement compte de la production littéraire, musicale et cinématographique suisse, notamment en diffusant des émissions émanant de producteurs suisses indépendants et des émissions maison ».

Pour savoir comment ce mandat est mis en œuvre, CultureEnJeu a posé quelques questions à Mariano Tschuor, responsable du service central « Marchés et Qualité » de la Direction générale SSR à Berne.

Pouvez-vous nous rappeler les bases du mandat culturel de la SSR ?

Comme d’autres domaines du programme, le mandat culturel repose sur trois piliers : la couverture de l’actualité, la production ainsi que la coopération et la coproduction. Les journaux quotidiens des régions SSR couvrent ainsi régulièrement l’actualité culturelle. Sur RTS La 1ère, Vertigo en est l’exemple parfait, comme Kulturplatz sur SRF. La SSR produit ses propres formats culturels, en musique ou au cinéma. Elle coproduit également toute une série d’émissions avec d’autres acteurs. Je citerai par exemple les projets de films entrant dans le cadre du Pacte de l’audiovisuel.

Qu’entendez-vous par « culture » ?

C’est un mot qui recouvre une réalité très vaste, tant sur le fond que sur la forme. C’est un tout : le cinéma, la musique et la littérature y occupent une place à part entière. Ils sont cités explicitement dans la Concession. Ce qui me semble essentiel, c’est qu’avec son offre programmatique, la SSR atteigne toutes les couches de la population intéressées par la culture. Et par culture, j’entends la culture populaire comme la culture classique.

Qu’offre la SSR au titre de la culture classique ?

Du point de vue du contenu et de la forme, elle couvre un large spectre : retransmissions d’opéras et de concerts, émissions traitant de culture, de musique, de littérature, d’art et de philosophie, documentaires, docu-fictions, longs métrages et pièces radiophoniques, courts métrages, dessins animés ou productions avant-gardistes, séries populaires ou enregistrements de pièces populaires, de satires, de comédies et de spectacles de cabaret – dont font partie l’Arosa Humor Festival, Spasspartout ou Vita capita. Dans le domaine de la musique, je pense à l’émission d’Espace 2 Avant-Scène, le magazine des scènes lyriques.

Et pour la culture populaire ?

La SSR considère la musique populaire dans toute sa richesse et sa diversité. Il suffit d’écouter les programmes radio de la RTS, de SRF, de la RSI et de RTR (Le Kiosque à musiques, Zoogä-n-am Boogä, Rabadan et Artg musical) pour prendre toute la mesure du champ lexical couvert. Les coutumes et les traditions trouvent particulièrement leur écho dans les reportages sur les fêtes fédérales de lutte et musique, notamment en 2016 avec La vie en Fanfare de la RTS. Avec son concept SRF bi de Lüt, SRF offre à une heure de grande écoute une véritable scène ouverte à la culture populaire ainsi qu’au paysage et à ses contrastes.

Et pour couvrir les nombreux événements culturels, comment faites-vous ?

La réalisation des sujets est soumise aux lignes directrices éditoriales.
Le choix des sujets abordés par les émissions se fait en fonction de l’actualité, de la pertinence, de l’originalité et du caractère innovant. Le calendrier ne permet toutefois pas de couvrir tous les événements car l’offre culturelle est tout simplement immense, ce qui nous réjouit!

Vous parlez des coproductions et des coopérations de la SSR. Desquelles en particulier?

Parlons tout d’abord des coproductions au sein même de la SSR. Il existe en effet des projets entre la RTS, SRF, la RSI et RTR, qui soulignent les multiples facettes de la culture, comme les séries télévisées et les collections de DVD « DESIGNsuisse », « CINEMAsuisse », « ArchitectTour de Suisse » ou encore « SCIENCEsuisse ». En juin 2016, la SSR a en outre diffusé les séries web « CliCHés » et « Sthopp Suisse ». Parallèlement, il y a la collaboration déployée dans le cadre du Pacte de l’audiovisuel. La SSR alloue ainsi chaque année 27,5 millions de francs à la production cinématographique. Ensuite, je citerai les coopérations de la SSR avec de grands diffuseurs culturels. La SSR est partenaire de nombreux événements, manifestations, festivals, etc., et donc un acteur clé de la scène culturelle. Dernier point, mais non le moindre pour la Suisse et son rayonnement dans le monde, la présence internationale lors de festivals, au sein d’institutions et dans le cadre de productions.

Mariano Tschuor
Entré à la SSR en 1982, Mariano Tschuor a travaillé d’abord comme rédacteur à RTR, à Coire, puis a occupé diverses fonctions au sein des programmes de l’ancienne Schweizer Fernsehen pendant 13 ans. En 2009, il est nommé directeur de RTR et membre du Comité de direction de la SSR avant de rejoindre la direction générale de la SSR, en 2014, en tant que responsable du service central « Marchés et Qualité ». Il a entre autres dirigé de grands projets nationaux pour la SSR (Expo.02, la Semaine de l’intégration, le mois thématique « Les Suisses ») et mené les négociations pour le Pacte de l’audiovisuel