Selon vous, dans quelle mesure la mise en place d’un Think Tank culturel est nécessaire en ce moment ?

Dans cette crise, ce sont au final les personnes dans une situation précaire qui paient et paieront le coût le plus cher : maintenant, alors que toutes les activités culturelles sont gelées, et après, quand les activités reprendront progressivement. La mise en place d’un Think Tank est donc une bonne idée à réaliser maintenant. D’une part, pour faire l’état de la situation et pour anticiper les enjeux à venir. D'autre part, pour réunir les connaissances et d’accompagner les décisions politiques et économiques afin d’éviter la politique de l’arrosoir et les effets d’aubaine.

Quelles thématiques, réflexions et surtout, quelles urgences voyez-vous dans les domaines artistiques et institutionnels ?

- Comment les institutions culturelles réagissent-elles ? Paient-elles la totalité des rémunérations aux artistes programmés et empêchés de se produire ? Y-a-t-il des différences entre cantons (ce qui est vraisemblable et contre-productif).

- Comment l’assurance chômage rémunére-t-il les artistes ? À la journée ou en tenant compte des répétitions ? Les artistes ont des statuts différents : certains sont sous contrat avec une institution, d’autres sont indépendants, d’autres encore sont représentés par un producteur. Comment ces différents statuts arrivent-ils à se faire reconnaître ?

- De quelle manière les 280 millions accordés par la Confédération au domaine culturel seront-ils répartis ? Par canton ? Par institution ? Par demande individuelle ? Par entreprise culturelle ?

- Comment travailler avec les associations professionnelles et culturelles existantes ?Quels effets économiques sur le domaine culturel composé d’acteurs privés: les festivals, les boîtes de productions cinématographique ou musicales, les librairies, les maisons d’éditions, les designers, les graphistes, etc.

- Quels effets cette crise aura-t-elle sur les acteurs partenaires du domaine culturel : la SSR, la Confédération, les villes et les cantons, les médias, les fondations privées, les mécènes et sponsors, les loteries. Tout le monde souffre, va souffrir et donc diminuer les contributions au soutien à la culture.

A moyen et long terme, quelles perspectives concrètes souhaitez-vous d’un brainstorming en commun ?

Cela permettrait de dresser la liste des problèmes, de voir comment on peut éviter que l’offre culturelle s’affaiblisse ou disparaisse. Et donner un calendrier :

- Quelles activités culturelles sont menacées de disparition maintenant ?

- Quels acteurs culturels sont menacés maintenant ?

- Quelles mesures à prendre pour ceux qui ont repoussé les manifestations ?

- Quel statut imaginer aussi pour anticiper la paupérisation des acteurs culturels au cas où une crise sanitaire frapperait à nouveau ?

- Quel changement aussi dans l’attitude du public ?