«Initier des réformes avec un impact durable dans tous les domaines artistiques et institutionnels»

– 

Selon vous, dans quelle mesure la mise en place d’un Think Tank culturel est nécessaire en ce moment ?

La crise engendrée par COVID-19 a rendu évidentes les lacunes dans le système culturel actuel en ce qui concerne les modes de production, les agendas de la création, la rémunération du travail et l’assurance sociale des artistes et des autres acteurs·rices culturel·le·s.

Bien que toujours présentes et de plus en plus discutées dans les milieux politisés, ces thématiques liées à la précarité des d’acteurs·rices culturel·le·s sont devenues indéniables dans l’ampleur de la crise actuelle et ce, pour l’intégralité du monde culturel et politique.

Les syndicats profitent de cette force motrice pour lancer les combats pour plus de droits et de protection sociale, mais ils et elles ont besoin du soutien de tout le secteur culturel pour aboutir à des changements sur le long terme.

En plus, il faudra engager tout l’appareil de production culturelle afin de développer des modes de production plus justes et plus soutenables pour tous et toutes les artistes.

Ce Think Tank représente une opportunité nécessaire pour que les différent·e·s acteurs·rices du milieu culturel puissent échanger leurs points de vue et coordonner leurs actions afin d’initier des réformes avec un impact durable dans tous les domaines artistiques et institutionnels impliqués.

Quelles thématiques, réflexions et surtout, quelles urgences voyez-vous dans les domaines artistiques et institutionnels ?

- dans le domaine danse et performance : droit au chômage (statut d’intermittent du spectacle), revalorisation des rémunérations des artistes (notamment meilleure reconnaissance du travail de création, de production et de diffusion autour de l’œuvre finie), instituer un système plus cohérent d’aide à la production et à la diffusion, tant au niveau communal que cantonal et fédéral,…

- dans le domaine visuel: valoriser le travail effectivement investi dans la création de l’œuvre pour ne pas dépendre exclusivement du produit de la vente des œuvres. Actuellement, seules les dépenses de matériel sont couvertes par les fondations et institutions.

- dans le domaine de l’événementiel: les employeurs·ses doivent aussi être soumis·es aux cotisations sociales pour tou·te·s les performeur·se·s: musicien·ne·s, danseur·se·s, drags…, peu importe la hauteur de l’engagement (actuellement c’est déjà le cas dans le secteur de la danse et du théâtre, sinon c’est lié à un engagement supérieur à 2300.- brut par an.

- en général, réfléchir à améliorer et élargir les dispositifs de soutien à la recherche non lié à la production d’un produit fini (ex: www.llrecherche.be)

A moyen et long terme, quelles perspectives concrètes souhaitez-vous d’un brainstorming en commun ?

- définir un programme d’action commun.

- implémenter les réformes proposées au point précédent.

- instituer une participation démocratique des artistes aux réflexions et décisions aux différents niveaux du secteur culturel.