WINTER IS COMING
Lorsque l’on suit l’actualité, Monsieur le Ministre, on ne peut que se demander de quoi notre avenir sera fait. Le temps où l’on espérait la reprise de nos activités semble déjà être un heureux souvenir. Le Valais et Berne ferment leurs lieux culturels, de nouvelles mesures sont attendues mercredi. Nous sommes désormais abonnés aux conférences de presse avec, à chaque fois, la peur au ventre.
Nous ne souhaitons pas ici discuter les décisions prises pour des raisons sanitaires. Mais juste vous dire, Monsieur le Ministre, que la culture suisse attend des autorités fédérales qu’elles nous soutiennent à la hauteur des mesures qui nous impactent.
En Suisse 10,5% des entreprises sont des entreprises culturelles selon les chiffres de l’Office Fédéral de la Statistique. Les travailleur.e.s culturels représentent 6,3% des actifs, et parmi eux 28% sont des indépendant.e.s. Cela peut paraître peu mais on ne doit pas l’oublier. Notre secteur n’est pas le seul touché mais il est massivement impacté.
Lorsque la Loi Covid a été discutée au Parlement personne n’avait en tête ce qui nous arrive aujourd’hui. Les mesures prises pour soutenir les indépendant.e.s ou les employeur.e.s du secteur de la culture pouvaient paraître suffisantes (nous en doutions déjà) mais aujourd’hui elles ne le sont clairement plus. Vous dites, avec les expert.e.s, qu’il faut s’attendre à une situation compliquée au moins jusqu’au printemps. Pour le secteur culturel, les analystes parlent d’une situation précaire au moins pour toute l’année 2021.
Il faut impérativement prendre rapidement de nouvelles mesures, pour favoriser à la fois la possibilité de créer, de travailler, pour protéger les emplois et aussi ceux et celles qui sont au chômage. Notre pays a en effet déjà perdu de nombreuses places de travail à cause de cette crise. Il faut prolonger la durée des indemnités et réintroduire les RHT pour les contrats à durée déterminée. Il faut aussi, comme le demande l’USS, compenser à 100% les bas revenus en RHT. Il faut ENFIN mieux protéger les indépendant.e.s et les prestataires de service, qui subissent la crise de plein fouet. C’est ainsi que l’on pourra sauver des emplois et protéger ceux et celles qui l’ont déjà, malheureusement, perdu.
Ce qui nous fait peur, Monsieur le Ministre, ce ne sont pas les prochains mois mais bien les années à venir. La survie de notre secteur est en jeu. Sans un plan de relance et de soutien massif ce sont des compétences perdues, de secteurs entiers fragilisés ou condamnés à la faillite. Et comme l’ont dit nos collègues italiens, « un seul secteur, un seul futur ». Chaque maillon de la chaîne est indispensable. Nous n’oublions personne, n’oubliez personne non plus !
#cultureismyjob
#noifacciamoeventi