Édito n°33, février 2012 – 2 x OUI

Numéro 33 – Février 2012

Oui au contre-projet sur les jeux d’argent & au prix unique du livre ! Le 11 mars prochain, cinq objets seront soumis par votation fédérale à l’appréciation des citoyens-électeurs de notre pays. Deux d’entre eux vous concernent plus spécialement. Vous, nos lecteurs.

OUI aux jeux d’argent en faveur du bien commun

Depuis 2004, CultureEnJeu a suivi et soutenu les actions du comité de l’initiative Pour des jeux d’argent au service du bien commun afin de contrer un choix qui aurait dû faire tomber les recettes des loteries dans l’escarcelle fédérale sans que l’attribution de ces fonds soit orientée, comme ils le sont actuellement au niveau cantonal, vers des institutions d’utilité publique pour des projets dans les domaines de l’action sociale, de la culture, de l’environnement et du sport. Cette initiative qui avait recueilli plus de 173’000 signatures a suscité un contre-projet du Conseil fédéral qui respecte l’esprit de l’initiative et qui est proposé maintenant au peuple. En votant OUI, vous choisissez de maintenir la distribution annuelle de 540 millions à plus de 16’000 projets à but non lucratif, une manne destinée à des besoins régionaux proches des citoyens.

OUI au prix unique du livre

Le deuxième objet de votation qui nous tient à cœur porte sur le prix unique du livre.
On ne saurait cesser de rappeler et de répéter que le livre n’est pas un produit ou une marchandise de consommation comme les autres. C’est un bien culturel qui se veut objet de formation cherchant par la diversité de ses contenus à dépasser le formatage inévitable de la grande distribution qui s’intéresse avant tout au rendement de sa production et qui privilégie inévitablement le profit.

Les éditeurs ont besoin d’un large réseau de librairies et pas seulement celui des grandes surfaces pour diffuser leurs livres, surtout quand ceux-ci divulguent des informations ou des problématiques qui n’attirent pas nécessairement le grand public et que leur tirage reste limité.

Un prix juste et équilibré pour l’ensemble des publications permet à tout un chacun d’avoir accès à une infinité d’informations diverses. Le « bon marché à tout prix » est une pure illusion car, pour obtenir celui-ci, il faut viser un grand tirage et limiter la production d’autres ouvrages dont les auteurs seront de ce fait condamnés aux oubliettes. L’obtention d’un rabais important ne sera de toute façon destinée qu’aux best-sellers qui, à quelques exceptions près, sont avant tout formatés comme peuvent l’être certains films produits pour un usage unique et sans avenir… Et vendus comme ces tomates bien calibrées, venues d’un pays lointain, dont les deux ou trois variétés ont toutes la même saveur !

Voter OUI au prix unique du livre, c’est préserver la diversité d’opinion, c’est soutenir la présence des librairies au-delà des grands centres urbains, c’est promouvoir le métier de libraire au service des lecteurs, c’est encourager les éditeurs à prendre des risques, c’est soutenir la naissance de nouveaux auteurs, c’est confirmer ces lieux de rencontre privilégiée que sont les librairies, c’est favoriser une concurrence qualitative sur Internet, c’est, comme le dit Anne Cuneo « … protéger (au moins un peu) la nourriture culturelle quotidienne qui est la nôtre, ainsi que le lieu où nous préférons aller la chercher ».