Antiquités bientôt restituées ?
En avril 2010, l’Égypte organisera une conférence de trois jours sur la restitution des antiquités « volées » exposées dans les musées à travers le monde. Trente pays, dont l’Irak, la Chine et la Grèce y participeront, a précisé Zahi Hawass, secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes. La conférence doit établir la liste des antiquités considérées comme volées par les pays d’origine et décider d’une action collective au niveau international en vue de la restitution de ces objets.
Zahi Hawass exige, entre autres, la restitution à l’Égypte du célèbre buste de Néfertiti, découvert en 1912 par l’archéologue allemand Ludwig Borchardt et exposé actuellement au Musée égyptien à Berlin. La statue aurait, selon lui, quitté l’Égypte « de manière non éthique » et frauduleuse, ce que conteste la directrice du musée berlinois, Friederike Seyfried, en possession d’un document attestant la sortie légale de la statue. Le même bras de fer s’annonce entre le secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes et le British Museum. En effet, ce dernier détient depuis 200 ans la pierre de Rosette, qui a permis à Jean-François Champollion de comprendre les hiéroglyphes. Pour l’instant sans succès, l’Égypte demande sa restitution.
Deux archéologues romands, Didier Fontannaz, archéologue (voir son article dans le n°22 de CultureEnJeu n°22), et Laurent Flutsch, directeur du Musée romain de Vidy, viennent de publier un ouvrage sur l’épineuse question du trafic de biens culturels aux Éditions Favre : Le pillage du patrimoine archéologique. Les auteurs mettent en lumière les problèmes liés au pillage et au trafic d’antiquités, qui s’intensifient ces dernières années.
La Suisse reste une plaque tournante dans ce marché mais, ces dernières années, une volonté de légiférer en la matière se fait plus présente.