Avec la Loterie Romande…

Numéro 57 – Mars 2018

Près de 3’000 associations sont soutenues chaque année par la Loterie Romande. Sans ce soutien, de nombreuses associations culturelles seraient condamnées à disparaître ou à réduire fortement leurs activités. CultureEnJeu en a contacté trois dans le domaine de la musique, à Cully dans le canton de Vaud, à Fully en Valais et à Fribourg, pour se rendre compte de l’importance de l’apport de la LoRo à la vie culturelle en Suisse romande.

Le Cully Jazz Festival sur la Riviera lémanique

La 36e édition du Cully Jazz Festival aura lieu du 13 au 21 avril 2018. Durant neuf jours, plus de 140 concerts et une vingtaine d’événements consacrés au jazz et à ses musiques cousines électriseront le bourg de Cully. Devenu un rendez-vous incontournable, le Festival réunit chaque année les amateurs de jazz et d’ambiance conviviale en demeurant fidèle aux valeurs qui font son succès : la qualité de sa programmation musicale et la fidélisation du public grâce à un cadre merveilleux. En 2017, ce sont 65’000 personnes qui ont envahi les ruelles, les caveaux et les quais de Cully. www.cullyjazz.ch

Questions à son directeur artistique, Jean-Yves Cavin

La Loterie Romande est-elle un partenaire indispensable pour le Cully Jazz Festival ?

Son soutien est indispensable à la réalisation du Festival OFF. C’est-à-dire à plus de cent concerts gratuits qui ont lieu dans quinze caveaux, caves, salons, scènes ouvertes ou restaurants du bourg de Cully. Cela nous permet de montrer la diversité du jazz, allant des styles anciens type swing, New-Orleans ou blues jusqu’à des formes très actuelles. Ces nombreuses formations sont composées de musiciens suisses pour l’immense majorité.

Que se passerait-il si vous n’aviez pas ce soutien de la LORO ?

Le Festival ne pourrait simplement plus fournir le même niveau de prestations qu’actuellement. De plus, une part très importante de son identité vient de l’ambiance dans le village et de la centaine de concerts gratuits du Festival OFF. Cela remettrait profondément en question la manière de concevoir le Festival. Enfin, la Loterie Romande soutient ponctuellement le Cully Jazz pour l’achat de matériel, ce qui permet à long terme d’économiser d’importants frais de location.

Sans l’apport de la LoRo, le festival perdrait-il en visibilité ?

Probablement, car la taille d’un festival est souvent mesurée en nombre de spectateurs. Il est évident qu’une offre diminuée entraînerait une perte conséquente de public – même si la réputation du festival est actuellement bien établie dans le paysage culturel romand. Le soutien de la Loterie Romande a également un impact dans la recherche d’autres partenaires financiers car elle renforce la crédibilité du Festival comme acteur culturel d’envergure.

Festival International de Musiques Sacrées à Fribourg

La 17e édition Festival International de Musiques Sacrées, Fribourg (FIMS) se déroulera du 30 juin au 8 juillet prochain, dans la magnifique Eglise du Collège Saint-Michel. Il y est né en 1986 de la passion de quelques Fribourgeois qui lui ont donné, au fil d’une édition tous les deux ans, de plus en plus d’ampleur artistique et un goût marqué pour la découverte. Du chant grégorien à la musique contemporaine, avec une large place accordée à la création, le FIMS propose une très riche palette de traditions musicales et spirituelles, sans frontières, que des artistes de grande envergure viennent faire vibrer à Fribourg. Cette année, le FIMS a invité le Bach Collegium Japan qui se produira pour la première fois en Suisse et innove en organisant un Atelier de chant grégorien en résidence à l’Abbaye de Hauterive (FR).www.fims-fribourg.ch

Question à son président, Pierre Tercier

Que représente l’apport de la Loterie Romande pour votre festival ?

Créé en 1986, le Festival International de Musiques Sacrées est une institution culturelle ancrée à Fribourg. Il est soutenu depuis ses débuts par la Loterie Romande. Le Festival présente des caractéristiques originales en ce qu’il est spécialisé dans un domaine de la musique particulièrement remarquable, mais exigeant. Il existe un lien nécessaire entre la musique et le sacré, dont elle constitue depuis les origines de la civilisation l’une des manifestations les plus profondes. C’est donc un privilège pour Fribourg d’accueillir des artistes venant de toutes les parties du monde, pour offrir au public tous les deux ans des concerts de très haute tenue. Preuve en est le fait qu’ils sont eux-mêmes largement diffusés sur les ondes de toutes les radios européennes, et même au-delà. L’Association organise aussi : des commandes d’œuvres, l’organisation d’un concours de composition, des cours de chant grégorien, des collaborations avec la Haute Ecole de Musique de Fribourg.

Une telle offre serait inimaginable si elle ne devait être financée que par la vente des billets. L’apport de tiers généreux est indispensable ; c’est grâce à eux que le Festival couvre jusqu’ici chaque année son budget.

L’apport que fait la Loterie Romande est fondamental. Sans elle, le Festival n’aurait jamais pu se développer et ne pourrait simplement pas continuer. Le montant investi l’est à des fins culturelles que la qualité justifie. Il nous paraît parfaitement en ligne avec l’esprit de la Loterie Romande.

La Revue musicale de Suisse romande à Fully (VS)

Fondée en 1948 à Lausanne sous le nom de « Feuilles musicales », la Revue musicale de Suisse romande a reçu son titre définitif en 1963 ; elle fête cette année son 70e anniversaire, et se trouve être ainsi un des plus anciens périodiques de musique classique en Europe. Elle paraît trimestriellement, et propose des articles d’actualité, des portraits d’artistes, des comptes rendus de disques et de livres, ainsi que desarticles de fond sur des sujets d’histoire ou d’esthétique, qu’elle s’efforce de mettre à la portée du plus large public possible. Elle s’adresse aux mélomanes, mais également aux musiciens professionnels et aux musicologues. www.rmsr.ch

Questions à son rédacteur en chef, Vincent Arlettaz

Le soutien de la Loterie Romande est-il une aide essentielle pour la Revue musicale de Suisse romande ?

Depuis ma nomination comme rédacteur en chef en 2001, les dons de la Loterie Romande ont représenté bon an mal an 50 % des ressources de la revue en ordre de grandeur (42 % au minimum) ; il serait donc très difficile de s’en passer, d’autant plus que les autres fondations actives dans le domaine de la culture en Suisse romande fournissent des aides qui, bien qu’essentielles elles aussi, sont de nature plus ponctuelle. Les dons de la Loterie Romande ont permis non seulement de faire durer un titre consacré à la musique classique, ce qui est déjà en soi unegageure dans un espace démographiquement aussi réduit, mais également de développer des projets d’une certaine ampleur, accompagnés même parfois de la publication d’un CD. L’idée est de faire découvrir des répertoires peu connus, et de mettre en valeur les efforts des artistes suisses ; j’ajouterai que notre périodique n’a pas véritablement d’équivalent dans le reste de la francophonie, où l’on trouve soit des revues scientifiques pointues, hors de la portée des mélomanes, soit des magazines grand public, qui vont moins au fond des choses.

Que se passerait-il si vous n’aviez pas ce soutien de la LoRo ?

La revue disparaîtrait probablement. Dans tous les cas, elle ne ressemblerait pas du tout à ce qu’elle est actuellement : nos possibilités d’action seraient beaucoup plus réduites, notamment pour ce qui concerne la couverture de l’actualité musicale romande, qui représente à nos yeux une sorte de service public. Nous avons publié en 70 ans des milliers d’articles sur des festivals, des orchestres, des chœurs et des artistes, romands pour la plupart ; ce sont les textes qui occasionnent les coûts les plus importants, et ils sont essentiels à l’identité de la revue.