Naissance d’une action au niveau national

Après avoir soutenu l’appel lancé au printemps par CEJ pour la création d’un fonds de soutien à l’enquête journalistique indépendante, appel qui a recueilli une centaine de signatures de cinéastes et de journalistes dans tout le pays, l’Association des Réalisateurs et des scénaristes (ARF-FDS) a décidé, lors de son assemblée générale, de ce mois d’octobre 2015, d’encourager la création d’un comité national pour mener cette action.

Celle-ci aura lieu à Zürich d’ici la fin de l’année, sous le nom (proposé) de « Comité pour des médias au service du Bien commun », avec le but de rassembler les forces de l’Art, de la Culture, de l’Information et des Sports pour défendre le service public audiovisuel et renforcer le rôle de service public dans le domaine de l’information privée. Il s’agit de dépasser la frontière privé/public, et d’impliquer dans le financement de ces mesures les grands diffuseurs privés comme Netflix et les cablo-opérateurs privés comme UPC-Cablecom ou semi-privés comme SwisscomTV, qui réalisent leur expansion commerciale dans ce domaine sans remplir la moindre obligation d’investissement dans la production suisse de films, d’émissions, ou d’enquêtes journalistiques.


Courrier des lecteurs

Une querelle sur le rôle fondamental de la culture
Bertrand Picard, Conseiller communal, PLR Lausanne

« Monsieur le Rédacteur en Chef,
Merci pour cette remarquable publication qui me ravit (presque) à chaque fois. Le dernier dossier du numéro de septembre Pas de religion sans culture » notamment, est vraiment excellent, remarquable, tant il donne lieu à réflexions.
Je me suis permis de vous écrire d’abord pour vous en féliciter (c’est fait) puis pour vous prier de transmettre à Monsieur F. Gonseth des louanges toutes particulières pour son article sur la redevance et la SSR. Je suis un conseiller communal PLR de Lausanne mais je partage totalement le point de vue qu’il présente dans ces lignes et je ne suis pas le seul de mon Parti lausannois. Ce conflit est bien au-dessus des partis ; ce me semble plus être une querelle sur le rôle fondamental de la culture.
Donc encore bravo à toute l’équipe et continuez svp à nous faire « carburer les neurones » de si agréable manière. »

Si près de 50% des électeurs ont voté NON, c’est qu’il y a un problème
« Michel Barde, ancien rédacteur et membre du Conseil du Journal de Genève,
ancien vice-président de la Fondation d’Art Dramatique de Genève.
En tant qu’ancien membre du Comité de la RTSR (Radio Télévision Suisse Romande), j’ai toujours défendu la clef de répartition entre les trois régions. En revanche, si près de 50% des électeurs ont voté non, c’est qu’il y a un problème. M. Gonseth fustige Tamedia et Ringier, mais il ne parle pas des co-productions financées par la SSR dont les cinéastes bénéficient !
La presse va mal, indispensable pourtant à la démocratie semi-directe en Suisse. Pas un mot !
Le service public, ce ne sont pas les séries américaines débiles qui sont perçues par la SSR comme un indispensable tapis de fidélité aux téléspectateurs. Ce n’est pas non plus de faire payer deux fois aux particuliers et aux entreprises. Ce serait plutôt d’améliorer de vraies émissions de service public. Par exemple :
TTC qui pourrait présenter, de manière ludique, comment fonctionne le système fiscal, les assurances sociales, etc… plutôt que des émissions anecdotiques sans intérêt.
Infrarouge, ou plutôt que de couper la parole à des invités de gauche, du centre et de la droite, on pourrait s’inspirer de C dans l’air sur France 5 où de véritables experts traitent d’un sujet sans polémique.
Voilà qui serait plus utile dans le seul pays du monde à connaître la démocratie semi-directe.»