Les casinos sur la sellette
Réaction de Marc Friedrich, Directeur général de la Fédération Suisse des Casinos
Si les initiateurs du vote du 10 juin gagnent, quelles seront les conséquences pour les casinos ?
Les casinos suisses soutiennent la loi sur les jeux d’argent. Au cours des dix dernières années, on a pu observer un report impressionnant des dépenses dans les casinos et les sociétés de loteries suisses vers les jeux d’argent illicites sur Internet faveur ou en de clubs illégaux. En cas de rejet de la loi sur les jeux d’argent, ce flux alimentant les offres illicites va se poursuivre. Ces offres illégales font du tort à tous :
• aux consommateurs: ils ne sont pas protégés contre l’addiction au jeu ou l’escroquerie ;
• aux casinos et aux sociétés de loterie suisses. Leurs chiffres d’affaires continuent de baisser et ils doivent supprimer des emplois ;
• à l’AVS et aux cantons : les opérateurs illégaux ne paient pas d’impôts et ne cotisent pas à l’AVS.
Les casinos suisses ont vu leurs chiffres d’affaires baisser d’un tiers au cours des dix dernières années. Les taxes destinées à l’AVS et aux cantons, prélevées sur les chiffres d’affaires des casinos ont, dans le même temps, diminué de 40% (en raison de l’application du tarif progressif de cette taxe.) Ce développement doit impérativement être stoppé. Et c’est la raison pour laquelle cette nouvelle loi sur les jeux d’argent est indispensable. La nouvelle loi sur les jeux d’argent a pour but de ramener cette offre illégale et non imposée aux casinos et aux sociétés de loterie suisses qui sont, eux, contrôlés et paient des impôts.
Moins de joueurs dans les casinos ?
Oui. Car les offres illégales – en particulier sur Internet – vont continuer à augmenter.
Moins d’argent reversé à l’État pour l’AVS ?
Oui, avec certitude. Les casinos et sociétés de loterie suisses reversent aujourd’hui chaque année environ un milliard de francs à l’AVS ainsi que dans le sport, la culture et le social. En cas de refus de la loi sur les jeux d’argent, ces recettes seront menacées pour longtemps. Aujourd’hui déjà, environ 250 millions de francs enrichissent des opérateurs illégaux à l’étranger. Et cette tendance va nettement en s’amplifiant.
À combien peut-on chiffrer la perte pour l’AVS et pour les cantons ?
Le préjudice s’élève à plusieurs centaines de millions de francs.